Similitude entre l’orthophonie et le travail avec les chevaux
Si vous ne le savez pas, j’ai réalisé mes études afin de pouvoir exercer le métier d’orthophoniste. J’ai vraiment travaillé très fort pour obtenir ce concours difficile. Mais une fois que je l’ai eu je ne savais plus vraiment pourquoi j’avais fait ce choix.
J’avais besoin de me prouver, de prouver à mes parents et à la terre entière que je n’étais pas bête.
Fraichement diplômée j’ai commencé à travaillé à Lyon dans une Unité spécialisée pour les enfants autistes. Ce travail me plaisait beaucoup mais il me manquait quelque chose : on ne prenait pas en compte les croyances, les habitudes culturelles des familles, c’est un peu comme si on arrivait avec nos méthodes et qu’on colonisait l’esprit de ces gens en étant persuadé faire le bien.
Cette expérience a été riche et j’ai appris beaucoup de choses (surtout sur moi), j’ai commencé à voir que j’étais très gênée devant les autres adultes si je devais m’exprimer. Et la méthode utilisait beaucoup de renforcement positif (oral notamment), avec des intonations, des chansons…
J’ai découvert à ce moment là les notions de renforcement positif et négatif et de comment travaillé avec la motivation de l’enfant en face de moi. Une recherche permanente de connexion, voilà ce que c’était. Se satisfaire de peu : un regard, un début de pointage, une voyelle.
C’était tout un nouveau monde que je découvrais et jamais je n’aurais pensé pouvoir l’appliquer avec les chevaux. Mais voilà, 8 mois plus tard je m’envole pour l’Australie où je travaillerai pas la suite pour une cavalière de dressage internationale.
C’est durant cette expérience de groom et d’éducatrice des jeunes chevaux que j’ai commencé à faire le lien : c’était la même approche avec les jeunes chevaux. Je devais les avoir connectés si je voulais pouvoir travailler avec eux, leur faire les soins.
De là est née une soif incroyable d’apprendre, de développer une relation. Et sur ce chemin, j’ai beaucoup appris sur moi, plus que sur les chevaux. Les chevaux ont été des partenaires incroyables pour me permettre de me découvrir.
Ils m’ont appris à être plus douce. Car non douce, je ne l’étais pas. Je pensais l’être, mais c’est pas parce qu’on dit à son cheval qu’il et beau et qu’on l’aime qu’on est doux. Si derrière ces mots se cache une profonde tristesse, le cheval ressent la tristesse et n’a que faire des mots.
Alors j’ai appris à être plus cohérente émotionnellement, à me dévoiler, à arrêter un peu de me cacher, à être patiente, à faire confiance au temps, à mettre un cadre, des limites saines et sécurisantes.
Tous ces points que j’ai à cœur de développer ici pour les transmettre.
Je pense sincèrement que tout le monde mérite de revenir à soi et de se regarder honnêtement. Et le chevaux nous amène à cela, incontestablement.
Merci à eux, merci à toi de m’avoir lu et d’être ici : je te vois.
Clothilde