PARADOXE
J’ai plein de projets en cours.
Beaucoup de travail.
Pourtant ça fait deux heures que je traîne en pyjama chez moi. Dans un brouillard flou et désagréable. J’aime y voir clair, être efficace. Pourtant les jours comme aujourd’hui le flou est au rendez-vous.
Alors je peins, j’écris, je dessine. Ma capacité de concentration est proche de zéro. Je vois un oiseau par la fenêtre, mon esprit s’envole avec lui. Un chien aboie, en trois secondes je me trouve un nouveau combat pour la liberté des chiens. Sérieux un chien c’est pas fait pour vivre au bout d’une chaine en fer non ?
Je reviens sur mon projet, je me demande pourquoi je fais tout ça ? Pourquoi je ne prends pas juste un CDI comme tout le monde. Sans me poser de question. Pourquoi sérieux ?
Et quand je me le demande toutes les réponses arrivent dans ma tête : pour les enfants, pour les parents, pour les chevaux, les animaux en général. Chacun doit pouvoir être libre de s’exprimer et d’avoir accès à des espaces sécuritaires pour le faire.
Dans un pays où on a la liberté d’expression, qu’en est-il vraiment ? Enfant déjà, on est pointé du doigt si nous ne rentrons pas dans le rang, si nous ne sommes pas capable de “gérer nos émotions”.
Mais le fait d’être un enfant n’équivaut pas justement à être en apprentissage ? A avoir besoin d’espace où on peut expérimenter ses émotions et les comprendre.
Ca y est j’ai renoué avec mon Pourquoi et la rage qui m’habite. Faire changer les choses, diminuer la souffrance.
OK j’ai aussi ma VAE à faire, c’est un casse-tête chinois et je me demande si j’ai vraiment envie de le faire finalement. Je retourne dans mon corps : OUI. Je tente de me persuader du contraire mentalement tant ce dossier a l’air pénible à remplir. J’ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur sans doute.
Une partie de moi me torture, me dit que je vaux rien, que personne ne me comprendra, que je ne peux pas être comprise. Mais l’envie est plus forte.
Je suis forte et faible, bosseuse et paresseuse. J’adore la sieste mais j’aime plus que tout travailler. Bref j’accepte mon paradoxe. Je suis humaine, je pense que ça résume tout.