Croire en sa vision

Toujours sur le thème de la vision, j’ai envie d’écrire un peu ici pour faire un petit racontage de vie (constructif je l’espère) en lien avec cette importance d’avoir une vision claire, précise qui s’ancre dans un ressenti qui nous fait du bien.

Parce que parfois il n’y a que nous qui croyons en nos rêves, et si c’est ce qui nous fait du bien : nous nous devons de continuer à y croire.

Donc

Aujourd’hui j’avais un rendez-vous à la Chambre des métiers et de l’artisanat. Et honnêtement j’y ai pas passé un bon moment.

Avant les fêtes je m’étais déjà rendue à la CMA pour savoir s’ils étaient en mesure d’aider les jeunes entrepreneurs comme moi dans le démarrage de leur projet. La première dame qui m’ a reçue avait été voir mon site, et avait regardé ce que je faisais avant notre rencontre, ça m’avait surprise (agréablement). J’étais très heureuse de voir qu’elle avait pris de son temps pour découvrir un peu plus mon entreprise et ce que j’avais à offrir.

Bref cette première dame me dit que “oui ils peuvent me proposer un accompagnement et que sa collègue prendra le relais”.

La semaine dernière sa collègue m’appelle, pas emballée du tout par le fait de devoir m’accompagnée. Pour elle, elle en est certaine : ça ne sert à rien parce que j’ai déjà lancé mon entreprise.

Elle ne prend pas le temps d’écouter mes besoins, me fait culpabiliser de ne pas les avoir appelés avant d’avoir créer l’entreprise. Bref je sens que ça va être compliqué. Je lui dis que si elle ne peut pas m’aider c’est pas grave que j’irai taper à une autre porte.

En vrai je cherchais une oreille de confiance qui puisse m’aider dans la gestion de l’administratif, de mon statut juridique, m’expliquer ce que je paye, à quoi j’ai droit, comment faire un business plan etc…

Pour elle c’est simple, et je l’entends. Pour moi c’est source d’angoisse, j’ai envie de pleurer tellement je me sens nulle. Le problème c’est qu’elle ne voit pas pourquoi ça peut être compliqué pour moi parce que pour elle c’est simple. 

OK CA VA ETRE COMPLICADO

Je me démonte pas je me rends à l’entretien la semaine suivante (à 1h15 de route de chez moi). A peine arrivée la dame cherche à tout prix à me faire rentrer dans des cases et ne fait que soupirer parce que “rien ne va” chez moi. J’ai une activité qui ne fonctionne pas comme celle des photographes qu’elle a l’habitude d’avoir.

Je lui montre mon site, elle repère une faute d’orthographe. C’est TOUT ce qu’elle trouve à dire.

Bref ça dure deux heures.

Deux heures où je me dis que je sais pourquoi je suis là. Parce que j’y crois, parce que c’est ma vision des choses. Parce que c’est ce que j’ai envie de faire vivre à mes clients. Parce que je veux casser ce cycle d’être humiliée quand on demande de l’aide.

Deux heures où je me retrouve à la place de tous ces enfants qui ont un langage qui ne rentre pas dans la norme. De tous ces enfants qui ont des idées différentes et que le système scolaire ne voit pas, ne valorise pas. De tous ces chevaux qui ont une manière d’entrer en interaction qui est différente et que l’humain ne cherche pas à comprendre mais condamne.

Bref je pense à tout ceux en train de se construire et à qui on dit que demander n’est pas possible, qu’on humilie parce qu’ils ne comprennent pas au lieu de leur expliquer différemment.

C’est à celui qui transmet de faire l’effort de s’adapter à celui qui veut apprendre, pour rendre l’apprentissage digeste. Rendre l’apprentissage adapté à chacun.

Bref je ressors de ce rendez-vous triste, en colère. Je pleure un bon coup. Et puis je remercie.

Cette dame m’a encore plus motivée. Elle m’a inspiré à me battre pour mes valeurs, pour les espaces que je tiens, les portes que j’ouvre.

Je remercie mon Vision board aussi, il est comme un cocon. Et sur ce cocon pour 2024 j’ai écrit : créer mon paradis. Je n’attendrai pas que la société valide, je vais continuer de créer ces espaces là. Pour ceux qui en ont besoin, ceux qui ont envie d’explorer la vie en se trompant, en ressentant, en pleurant en riant et surtout en cassant ces foutues cases dans lesquelles on ne rentre que si on se tord.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite une belle soirée, une belle journée et je vous dis à très vite !

Clothilde