Explorer le consentement

Un bien joli mot qui revient souvent en ce moment. Pas seulement dans le milieu équestre mais aussi dans notre société.

Le consentement c’est quoi au juste ?

D’après Google c’est dire oui ou non sans se sentir forcé ou influencé.

Relisez ça.

Sans se sentir forcé ou influencé.

Pourtant dès tout petit on nous apprends à obéir, à suivre les règles mais pas vraiment à construire notre pensée, à ne pas être d’accord ou à dire non au professeur.

A cheval on nous apprend très tôt que si le poney ne fait pas ce qu’on lui demande il doit recevoir un coup de cravache. Que s’il n’avance pas c’est parce qu’on ne sait pas se faire respecter.

Bref on est loin d’avoir appris ce qu’était le consentement. En réalité nos corps ont même expérimenté tout le contraire depuis que nous sommes des enfants.

Alors comment pouvons nous pratiquer une équitation où le consentement est à l’honneur ? Et puis ça ressemble à quoi d’abord une équitation en ayant le consentement du cheval ?

Quand j’ai commencé à me poser toutes ces questions j’aurais aimé avoir des modèles de personnes qui me montrent.

Parce que quand j’ai commencé à laisser le choix à Tic Tac j’ai rencontré la confusion, le non, l’envie de se faire dire quoi faire constamment.

J’ai douté. Parfois je suis retombée dans mes vieux travers d’en vouloir plus. Mais comme ma vision était très forte et surtout que j’avais exploré pendant 2 ans le consentement dans mon propre corps à travers la danse et la sexualité j’ai pu continuer ce chemin.

Et c’est un chemin émotionnel le consentement, ça n’a rien à voir avec le comportement (ce que le cheval fait) mais comment il se sent.

Pendant des mois j’ai fais des séances de 3 minutes avec Tic Tac. Juste pour consolider le fait qu’il était écouté. Lui montrer que j’étais à l’écoute.

L’accompagner dans la reprise de son “pouvoir” sur son corps si je peux le dire ainsi. Pour lui rendre son autonomie. Et croyez moi c’est une chose très difficile de rendre un cheval très bien dressé désobéissant.

Alors vous me direz mais pourquoi ça ? Le but n’est il pas qu’il t’écoute ?

NON. Le but est que nous nous écoutions mutuellement.

Bien sûr il y a des situations d’urgence où je veux qu’il soit capable d’obéir (traverser une route rapidement, ce genre de chose, monter dans le van pour fuir une inondation…).

Mais là je ne parle pas de ça. Là je parle d’avoir un cheval dans le travail qui s’exprime et qui me dise “là oui”, “là non”. Ca ça a été difficile parce que Tic Tac s’était résigné à dire oui à tout en attendant que ça passe.

De l’extérieur il ressemblait au parfait élève, le premier de la classe. Mais de l’intérieur je le sentais éteint et son mouvement en était la preuve directe.

Un mouvement qui vient d’une motivation intérieure n’a rien à voir avec un mouvement qui obéit.

Et pour avoir cette motivation, nous devons avoir le consentement.

Savoir le reconnaître dans notre corps pour le reconnaître dans le leur.

N’hésitez pas à me partager vos réflexions, vos peurs, vos doutes, ici ou sur Instagram je serais ravie de me nourrir de vos réflexions.

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